Lac Inari |
Il est temps de vous raconter mon voyage vers le Grand Nord.
Autant vous prévenir d’avance, cela ne s’est pas vraiment déroulé comme prévu.
Mais bon, c’est ce qui fait le charme de ce genre de voyage. Pour plus de
facilité, j’ai décidé de découper mon récit en plusieurs parties. La première,
que vous êtes en train de lire, expliquera la route de Rovaniemi à Mehamn,
petit village de pêcheur niché au bout du monde en Norvège, en passant par
Inari et Utsjoki notamment.
Si vous voulez résumer les paysages en dehors de Rovaniemi,
ce n’est pas très compliqué. Vous prenez de longues routes rectilignes qui ne
semblent jamais finir, de chaque côté de celles-ci des centaines et des
centaines de sapins, le tout agrémenté de nombreux lacs et des quelques
dernières traces de neige. Ce portrait peut sembler idéal, mais après plus de
300 bornes, le paysage commence à lasser. Heureusement que quelques villes sont
là pour briser la monotonie. Notre première escale a lieu à Inari, connue comme
étant la deuxième municipalité la plus étendue d’Europe (son territoire
correspond à celui de l’état d’Israël) mais surtout pour son lac. Cela tombe
bien puisqu’on a trouvé l’endroit idéal pour planter la tente au bord de
celui-ci et profiter des rayons du soleil qui persistent jusqu’aux alentours de
23h40. Faudra encore attendre un peu pour le soleil de minuit.
Oh, des rennes sur le bord de la route |
Sur les conseils du Guide du Routard, on visite le lendemain
le musée Sami d’Inari. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas été
déçu. Le musée présente une superbe exposition dédiée aux différentes saisons
vécues en Laponie, traite également de l’histoire de la région et parle de
nombreux aspects de la vie traditionnelle des Sami. Vu le temps incertain, on
décide de se rendre dans une auberge de jeunesse pour la nuit. Bien nous en a
pris, puisque le 12 mai, une « tempête » de neige s’abat sur Inari.
Et camper dans 5 centimètres de poudreuse, on préfère éviter. Prochaine
destination : Utsjoki, la ville qui marque la frontière entre la Finlande
et la Norvège.
Encore une fois, on est reparti avec le paysage typiquement
lapon. Sauf qu’une nouvelle difficulté, typiquement d’ici aussi, s’ajoute. On
commence à croiser de très nombreux rennes vagabondant le long de la route.
J’avais lu que les Finlandais considéraient ces bêtes comme les animaux les
plus stupides au monde, maintenant je comprends mieux pourquoi !
Imaginez-vous. Vous êtes en train de conduire tranquillement sur une longue
route rectiligne, vous voyez 5 ou 6 rennes deux cent mètres plus loin
s’éloignant de l’asphalte. Vous vous dites : ah relax, ils quittent la
route et seront de toute façon effrayés par le bruit du moteur. Que
nenni ! Au moment d’arriver à leur hauteur, un membre de la colonie décide
de rebrousser chemin et de couper le votre par la même occasion. Gros freinage,
braquage, passage sur la bande gauche mais ouf on ne l’a pas touché. De toute
façon, plus de 4000 rennes sont tués de cette façon en Finlande chaque année.
Quand je vous disais que cet animal ne transpirait pas l’intelligence… D’ailleurs,
je ne suis même pas certain qu’il transpire tout court, mais cela constitue une
autre histoire.
Le pont sami et la rivière Tenojoki |
En toute franchise, il n’y a pas grand-chose à voir à
Utsjoki, si ce n’est la frontière finno-norvégienne. Elle est symbolisée par le
pont Sami, un très bel édifice architectural. La nature se drape également de
son plus bel habit avec la rivière Tenojoki qui offre un panorama des plus
grandioses. Une fois le pont passé, on sort de l’Union Européenne pour rentrer
dans ce vaste territoire qu’est la Norvège. De ce côté-là de la frontière, le
paysage change assez rapidement. La masse de sapins diminue de plus en plus et
les sommets enneigés commencent à pointer timidement le bout du nez. Après
avoir passé les premiers cols, la vision des premiers fjords émerge. Quel
bonheur de voir pour la première fois l’Océan Arctique. Surtout lorsqu’il est
bordé de chaque côté par des monts enneigés et que les premiers petits ports de
pêche parsèment la route. La Norvège permet aussi de réemprunter des
« routes » de montagne, à peu de chose près on se croirait dans les
Alpes. Et quand je dis « à peu de choses près », voici quelques
exemples. Là-bas pas question de Renault 4L toute pourrie pour rouler comme un
Fangio, non, tout le monde possède son joli SUV dernière génération. Aussi, les
caravanes parquées sur le bord de la route ne renseignent pas une plaque jaune
avec marqué NL à côté, là-bas presque tous les touristes sont norvégiens. Et
enfin, le nombre de motoneige au kilomètre carré est incroyablement plus élevé
qu’en France. On en a même vu qui tiraient des caravanes, spécialement conçues
avec des traineaux sous les roues.
Mehamn, village de pêcheur |
Après avoir franchi ces quelques cols, l’arrivée de notre
étape pointe le bout du nez : Mehamn. Il s’agit d’un magnifique village de
pêcheur où règne un esprit de bout du monde. Aux côtés des quelques maisons
typiques des pays nordiques où la pêche fait figure de première ressource (Islande,
Iles Féroé, nord de la Norvège,…) et du port où se côtoient quelques dizaines
de petits bateaux se dresse notre lieu de ralliement avant l’ascension vers
Nordkinn, le « youth centre » du village.
La suite au prochain numéro.
N.B. : Vous pouvez retrouver toutes les photos de ce
trip dans la partie « Galerie Photos » du blog.
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