Vue du trajet via google maps |
La première fois que j’ai entendu cette phrase, je me suis
dit : « Soit c’est l’âge, soit le froid lui a glacé le cerveau mais
cette guide touristique débloque quoi qu’il en soit ». Et pourtant elle
avait vu juste. Il suffit de regarder une carte de la Finlande et de la Norvège
pour comprendre. En effet depuis
Rovaniemi, il faut encore parcourir un peu plus de 700 km pour atteindre le
point le plus au Nord d’Europe (je reviendrai sur la controverse dans ce
billet). Alors pourquoi ne pas décider de louer une voiture, une tente, des
sacs à dos et essayer de le rallier ? C’est ce qu’on va essayer de faire
en quittant Rovaniemi demain après-midi pour un voyage d’une semaine.
Toutefois on est bien conscient d’une chose, on ne risque
pas de croiser grand monde sur la route, si ce n’est des rennes et des élans.
Pour vous donner une idée, partons de quelques chiffres. La Laponie constitue
une des vingt régions finlandaises. En plus d’être la plus étendue, elle
constitue également la région la moins peuplée du pays. Alors qu’elle s’étend
sur presque 99.000 km2 (pour comparer la Belgique se situe un juste
au-dessus des 30.000 km2), elle ne compte que 183 000 habitants
(dont un tiers se trouvant sur la commune de Rovaniemi), soit moins que la
ville de Liège.
Néanmoins, ce périple sera l’occasion d’aller à la rencontre
de la culture sami (le terme usité pour parler des habitants de la Laponie).
Sur la route nous avons prévu des arrêts dans les quelques grandes villes du
Nord de la Laponie : Ivalo, Inari et Utsjoki. Le terme « grandes
villes » se trouve être un tantinet exagéré. En effet, Ivalo compte 4.000
habitants, Inari 650 et Utsjoki 1.400. Quand je vous disais qu’on ne risquait
pas de croiser trop de monde…
Allons un peu plus en détail dans le trajet |
Depuis Utsjoki, on devrait emprunter le Sami Bridge qui
devrait nous amener en territoire norvégien.
De là, on aura qu’un seul objectif, rallier le petit village de Mehamn.
De ce que j’ai pu lire sur internet, cet endroit ressemble à la fin du monde.
Cela tombe bien puisque c’est ça qu’on cherche. Ce village constituera surtout
le cœur de notre voyage. Après avoir déposé notre voiture, on aura à couvrir 24
km (donc 48 km en comptant l’aller-retour) à pied pour atteindre le Cap
Nordkinn, le vrai point le plus au Nord de l’Europe continentale.
Pourquoi dis-je le « vrai point ? La raison est
simple. Souvent, le Cap Nord est considéré comme le point le plus septentrional
d’Europe. Et pourtant, le Cap Nord est en réalité basé sur une île. Certes
cette dernière se trouve proche du continent et il suffit d’emprunter un tunnel
pour y accéder, néanmoins il s’agit quand même d’une île. En considérant toutes
les îles appartenant à un territoire européen, on peut remonter jusque l’archipel
du Svalbard en Norvège, voire même sur l’île Rudolf appartenant à la Russie qui
se trouvent sur le chemin entre le continent européen et l’Arctique. Par
conséquent, le Cap Nord n’est que l’emplacement touristique le plus au Nord d’Europe.
Pour atteindre le vrai Nord de l’Europe continentale, la seule destination
possible est le Cap Nordkinn.
Malgré tout, ce plan reste au statut de théorie pour le
moment. Plusieurs paramètres entreront en compte lorsque nous serons sur place,
la météo jouera notamment un rôle crucial. Même si ça peut être compliqué à
imaginer quand on se trouve en Belgique, il a encore neigé le 6 mai à
Rovaniemi. En une nuit, tout est redevenu blanc. Imaginez vous ce que ça peut
donner 700 km plus au Nord. Surtout lorsqu’on dort en tente.
Néanmoins, on a décidé d’assurer nos arrières. Pour le
retour, on a décidé de profiter de la Norvège pour planifier un arrêt de
quelques heures à Karasjok, afin de visiter le parlement sami norvégien.
Ensuite on devrait se diriger vers le parc national finlandais répondant au
doux nom de Pallas-Yllästunturi. Le temps qu’on passera là dépendra fortement
de ce qu’on aura fait ou non au Cap Nordkinn et aussi de comment nos jambes
répondront si nous avons avalé 50 km de randonnée en à peine deux jours.
Ce voyage sera l’occasion de sans doute goûter au soleil de
minuit. Il s’agit d’une période de l’année où le soleil ne se couche pas de la
journée. Dans certaines contrées, cela peut durer plusieurs mois. Pour nous
cela devrait être l’histoire de quelques jours.
Rendez-vous dans une semaine pour les photos, mes
impressions et un petit résumé de mon aventure !
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