mardi 8 mai 2012

Bienvenue à Leningrad, euh Saint-Pétersbourg


J’ai passé quelques jours à Saint-Pétersbourg en mode « touriste de bus ». Vous savez ce genre de voyages où vous êtes emmenés par un bus, et où à chaque arrêt vous avez 20 minutes pour prendre autant de photos que possible. Après il est temps de remonter et de repartir jusque la prochaine étape. Si vous avez la chance de vous arrêter dans un musée intéressant, il faut suivre un guide qui doit déblatérer son speech en moins d’une heure, histoire que vous ne perdiez pas trop de temps et ne soyez pas en retard au prochain rendez-vous. Heureusement, j’ai pu m’échapper quelques heures de ce mauvais plan.


 Entre les visites en quatrième vitesse de l’Ermitage, de la Forteresse de Pierre et Paul, du Palais de Catherine, des principales cathédrales de la ville, qui auraient pu être bien plus intéressantes en y prenant le temps, on a décidé d’aller faire un tour du côté du musée de l’artillerie. Pourquoi ? Il s’agit d’une bonne question. Il ne nous a été renseigné par personne, pour moi ça lui donne déjà un bon point, mais je crois surtout qu’on a été attiré par l’éventail militaire qu’on peut observer depuis l’extérieur. Une fois à l’intérieur, comme presque toujours en Russie, l’aventure commence au moment de tenter de communiquer ou de comprendre quel prix on devra s’acquitter pour entrer. En effet, dans ce beau pays, quasiment personne ne manie la langue de Shakespeare ni même ne la baragouine. Ou du moins pas en présence de touristes étrangers. Et comme dans cet endroit peu « in », tout était écrit en russe, cela ne facilitait pas la compréhension. Heureusement pour nous, une Lituanienne nous accompagnait. Venant d’un pays balte, elle a dû étudier la langue russe à l’école secondaire, héritage d’un passé commun pas si lointain. Elle est parvenue à nous avoir une réduction avec nos cartes d’étudiants finlandaises.

Déambuler dans un musée où les seuls rares écriteaux se trouvent être écrits en cyrillique lorsqu’on ne maitrise pas ce même alphabet, ce n’est guère pratique. Néanmoins les premières salles du musée ne requéraient pas trop de compréhension.  De l’artillerie lourde, des armes, des armures, des épées, et ce datant des guerres napoléoniennes jusqu’au début de la seconde guerre mondiale. En nous rendant à l’étage, c’est là que nous découvrons la partie la plus intéressante du musée. Toutes les pièces sont décorées par de grands drapeaux rouges où les lettres CCCP sont floquées dans des dimensions impressionnantes. Des portraits et des statues des plus grandes figures soviétiques ornent les murs de la pièce, avec au milieu l’étalage de l’arsenal militaire disponible à l’époque. Et là, je m’interroge. En y réfléchissant, quel genre de Russes, puisque nous étions les seuls étrangers présents, viendraient visiter un tel musée ? En regardant autour de moi, je suis pris de doutes. Quelques vieux hommes autour de la septantaine portant des vestes militaires, un jeune papa au crane rasé expliquant enthousiasmant certaines choses à son fils d’une demi-douzaine d’années juste en face de vitrines exhibant des armes et le portrait de Staline. La gène me vient directement à l’esprit. Comment suis-je censé vivre cette partie du musée, et comment les autres visiteurs la vivent-ils ? S’agit-il d’un sanctuaire où les anciens et les nostalgiques se viennent rappeler de la bonne époque ? Ou plus innocemment, d’un simple musée ayant pour but de retracer l’histoire militaire du pays.

Il y avait au moins une chose en français dans le musée
En passant la porte suivante, mes interrogations persistent. On rentre dans plusieurs salles consécutives uniquement dédiées à Mikhaïl Kalachnikov. Le célèbre inventeur du AK-47 apparait sur une grosse centaine de clichés au côté de personnalités importantes, puis une cinquantaine de modèles différents de son fusil d’assaut sont présentés. Ensuite, une table, autour de laquelle 4 ou 5 enfants âgés d’à peine 10 ans jouent, attire mon regard. Ces « êtres innocents » se passent quelques chose de main en main. À y regarder de plus près, il s’agit d’une Kalachnikov. Mieux, dans un esprit sans doute didactique, le but du jeu constitue à démonter et remonter l’arme. Et à 10 ans, ces petits Russes sont capables de le faire à une vitesse phénoménale tout en rigolant comme s’il s’agissait de Lego. De quoi me laisser sceptique et songeur.

N.B : Vous pouvez retrouver toutes mes photos, dont celle de mon voyage à Saint-Pétersbourg, dans la rubrique Galerie Photos. J’ai malheureusement eu un problème avec mon appareil photo sur place donc certaines ont été prises avec mon téléphone portable. Je m’excuse pour la qualité de celles-ci. Je tiens aussi à remercier Maxime, dont vous pouvez retrouver le blog ici (http://www.annee-lapone.net/), pour ses précieux conseils techniques.

1 commentaire:

  1. Je te retrouve bien là « On a décidé d’aller faire un tour du côté du musée de l’artillerie. Pourquoi ? Il s’agit d’une bonne question. Il ne nous a été renseigné par personne, pour moi ça lui donne déjà un bon point » C’est tout toi ca :D

    Encore une fois, Tom, ton style d’écriture plaira.

    Par ce court article, tu arrives à nous amener dans un endroit, en ce qui me concerne, totalement inconnu. Tu trouves les mots justes pour faire ressentir l’ambiance à laquelle tu as dû assister et tu nous fais découvrir un « autre monde ».

    Toutefois, je suppose que tu te doutais un peu que dans un pays toujours relativement peu ouvert sur certains sujets, notamment sur son passé peu glorieux, tu trouverais certains « personnages » se remémorant les souvenirs d’une Russie forte, de plus à St Pétersbourg.

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