Soleil de minuit depuis le Cap Nord |
Nous voilà donc en direction du Cap Nord, ce lieu si touristique que nous ne voulions pas rallier.
Nos jambes ne se sentaient plus capables de nous trainer pour une randonnée
dans le parc national de Pallas-Yllästunturi
comme prévu. Et il a donc fallu
improviser et changer nos prévisions. Le Cap Nord s’est érigé comme la seule
destination possible en si peu de temps.
Avant de parler des
paysages et de l’expérience en elle-même, je dois faire part de notre
principale peur durant le trajet Mehamn-Cap Nord : la panne sèche.
En effet lors du chemin aller on avait repéré une petite pompe à essence au
milieu de nulle part, juste avant de tourner à droite pour prendre la direction
de Lakselv, dernière véritable « ville » avant de prendre la
direction du Cap Nord. On comptait sur celle-ci pour faire le plein.
Malheureusement en nous y arrêtant, on se rend compte qu’elle est hors-service.
Il nous restait un peu moins de 200 km à accomplir jusque Lakselv, avec à peine
plus de la moitié d’un réservoir (je vous rappelle qu’on voyageait en Smart) et
la conviction qu’on ne trouverait aucune station essence avant d’atteindre
cette ville. On a donc décidé de lever le pied et de rouler à l’économie.
Néanmoins à chaque panneau indiquant le nombre de kilomètres restant jusque
Lakselv, on ne pouvait s’empêcher de jeter un œil à la jauge du réservoir, de
faire un rapide calcul dans sa tête et peu importe le résultat se rassurer
en se disant qu’on y arrivera, même si l’opération mathématique disait le
contraire.
Notre smart a mérité de profiter du soleil de minuit |
Comme pensé, pas
trace de station essence durant plus de 200 km. Heureusement, on atteint
Lakselv alors que la jauge n’indiquait plus qu’une seule « barre »
depuis seulement quelques kilomètres. Alors qu’on fait le plein, on se fait aborder
par un norvégien sans doute octogénaire. Malheureusement il ne parlait pas
anglais mais maitrisait le finnois. Avec les quelques rudiments de mon
compagnon de route dans ce si beau langage, on parvient à comprendre qu’il est surpris
par notre véhicule et nous demande d’où on vient. On avait déjà vécu à deux
reprises ce genre d’expérience en Finlande. Apparemment, dans le Nord, ils ne sont
pas habitués à voir des Smart. Notre voiture attire les regards
et permet d’avoir quelques contacts avec locaux, même si ça se limite à pas
grand-chose vu la barrière de la langue (plus un finlandais est âgé, moins il
maitrise l’anglais pourrait constituer une bonne théorie).
La route pour le
Cap Nord change un peu du chemin qui mène au Nordkinn. Les différences sont
sans doute liées au poids touristique. Ici il y a plus d’hôtels, de boutiques
de souvenirs et surtout de stations service le long de la route. Il y a
également moins de neige, sans doute parce que la route ne fait presque que longer
l’Océan Arctique. Puis, il faut passer par ces nombreux tunnels. Le
plus impressionnant est bien sûr celui qui amène à l’île sur laquelle se trouve
le Cap Nord. Il mesure un peu moins de 7 km mais procure des sensations
assez particulières. La première moitié est constitué d’une longue descente
pour arriver à plus de 230 mètres sous l’Océan, et en corollaire la seconde
part vous renvoie vers la sortie avec le même dénivelé. Impressionnant.
On ressent des sensations comparables à un décollage d’avion.
Dernier emplacement pour notre tente |
Après encore
quelques kilomètres, on atteint notre but. Premier bon point, en cette période
de l’année l’entrée est gratuite entre 23h et 8h, étant là aux alentours
de 23h30 cela fait presque 30€ d’économisé. Un immense parking où on ne
se bat pas vraiment, tout au plus nous devions être 3 voitures. Petite marche
de 5 minutes jusque ce fameux globe. Et là, la déception. Quoi ? On
a fait toute cette route, juste pour ce « bête » globe entouré d’une
esplanade avec quelques bancs ? Are you serious ?
Heureusement, le soleil de minuit est là pour sauver la situation. C’est
l’un des premiers jours où on peut admirer ce dernier depuis le Cap Nord. La
sensation est étrange. Voir le soleil, peu importe l’heure de la journée, a
quelque chose de perturbant. Il est impossible de deviner le moment du jour.
Sommes-nous le matin, l’après-midi, le soir ? Bonne question. À Rovaniemi,
on était habitué d’avoir de la luminosité durant 24h mais quand le soleil est
parti. Mais ici c’est encore différent. Car ce foutu astre est présent non-stop
durant plusieurs mois pour empoisonner nos nuits.
Après avoir profité
de ça, il est déjà temps de rentrer à Rovaniemi. Trouver un dernier
endroit pour planter la tente, retrouver ces routes rectilignes, voir ce que la
Smart a dans le ventre (135 km/h, record à battre), éviter quelques rennes,
voir que toute la neige a disparu, que les alentours de Rovaniemi sont sous
eaux. Bref, une pièce de mon train-train pas du tout quotidien.
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