Petit moment de fiction. Imaginez vous dans la peau d’un
étudiant Erasmus finlandais qui se trouverait actuellement en France. Un
président « normal » par-ci, la « France Forte » par-là ou
même une France « Bleu Marine ». Les slogans apposés sur les affiches
fleurissant dans le paysage seraient fixés dans sa tête, tout comme les visages
omniprésents des candidats. La campagne présidentielle est hyper-visuelle, l’image
se trouve au centre de tout (parfois même à la place des idées) et constitue un
obstacle impossible à esquiver. Il aurait peut-être même eu la « chance »
d’apercevoir au loin un grand rassemblement de foulards rouges ou de drapeaux
tricolores chauffés par des discours mobilisateurs et enflammés.
Comparez cette situation avec un étudiant Erasmus étranger,
belge par exemple, en Finlande durant la campagne présidentielle de son nouveau
pays d’accueil.
Pas une affiche avec la tête des candidats. Pas de grands rassemblements. Au mieux une distribution de saucisses gratuites, et ce juste avant le deuxième tour, dans le centre de Rovaniemi depuis une petite tente aux couleurs des partis et avec non pas le visage du chef de file dessus mais tout au plus le numéro de la liste du candidat. C’est sans doute ça la politique à la finlandaise. Pourtant il ne faut pas croire que l’élection ne relevait d’aucune importance. Au contraire, il s’agissait même d’une petite « révolution » symbolique.
Pas une affiche avec la tête des candidats. Pas de grands rassemblements. Au mieux une distribution de saucisses gratuites, et ce juste avant le deuxième tour, dans le centre de Rovaniemi depuis une petite tente aux couleurs des partis et avec non pas le visage du chef de file dessus mais tout au plus le numéro de la liste du candidat. C’est sans doute ça la politique à la finlandaise. Pourtant il ne faut pas croire que l’élection ne relevait d’aucune importance. Au contraire, il s’agissait même d’une petite « révolution » symbolique.
En effet, après deux mandats et 12 au pouvoir, Tarja Halonen
devait quitter son poste de présidente. Particulièrement réputé pour son sens
de l’égalité homme-femme, le pays avait été épisodiquement dirigé par à la fois
une présidente et une première ministre de sexe féminin au cours de la dernière
décennie. Elle a fait place à Sauli Niinisto, un homme, qui est le premier
politique de droite a être élu président de la Finlande depuis 1982. Il est
aussi à remarquer que pour la première fois un candidat du parti vert se
trouvait au second tour.
Une autre chose qui m’a marqué, et qui m’a d’ailleurs
permis de savoir que les élections avaient lieu à ce moment-là, est le
déroulement pratique du vote. À côté du traditionnel dimanche réservé aux
bureaux de votes, les Finlandais ont le droit de « voter en avance ».
Durant la semaine précédent le dimanche des élections, des bureaux de vote
poussent un peu partout dans les endroits fréquentés et peuvent être utilisés
par tous. Pratiquement, lorsque vous vous rendez au supermarché vous trouvez
donc des isoloirs dans le rayon boulangerie mais également dans les couloirs de
l’université. Cela doit sans doute nécessiter une sacrée organisation,
cependant cela constitue un bon moyen d’éviter un trop haut taux d’abstention.
Particulièrement lorsqu’on sait que le deuxième tour s’est joué un dimanche où
le thermomètre affichait -35° et où les routes étaient recouvertes d’un bon
demi-mètre de neige fraiche, du moins dans certaines parties de la Finlande.
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